« Comment te croire ? » de Pétronille Rostagnat

Éditions Harper Collins – Parution le 13 mars 2024 – 288 pages

Synopsis :

« Un jour, il savait qu’il leur devrait la vérité. Pour le moment, seule la découverte du corps comptait. »

Depuis six ans, Jean Pagen, chef de groupe à l’Office central pour la répression des violences aux personnes, est obnubilé par une enquête qu’il n’a su résoudre : la disparition en 2015, à Franconville, de l’adolescente Alice Bastide. Alors que la retraite a sonné, il ne peut se résigner à abandonner cette affaire. Lorsqu’il apprend qu’il est atteint d’une maladie incurable, Jean s’installe chez sa fille Florence avec l’envie de profiter de ses petits-enfants, sans jamais se séparer du dossier Bastide.Célia, sa petite-fille, est victime de terreurs nocturnes depuis plusieurs années. Florence, sa mère, tente de comprendre ce que traverse sa fille alors qu’elle doit elle-même faire la paix avec ce père si longtemps absent. Comment accepter la relation fusionnelle qu’il noue avec Célia ? Que lui cachent-ils ? 
De nouveaux éléments vont permettre à Jean de relancer l’enquête, aidé de son ancien collègue le commandant Yves Touveneau. Quels secrets Alice portait-elle ? Pourquoi Célia semble-t-elle détenir des pièces de ce puzzle ?
Un suspense glaçant sur les limites du subconscient et les méandres de l’âme humaine. 

Mon avis :

Pétronille Rostagnat est une auteure de thriller qui fait de plus en plus parler d’elle. Sa capacité à écrire des romans surprenants et addictifs n’y est pas pour rien, c’est une certitude. Et pourtant, avec « Comment te croire ? », j’ai malheureusement trouvé qu’il y avait trop de longueurs inutiles. Dommage, ce ne sera pas mon préféré, et pourtant, le synopsis avait tout pour me plaire.

Jeune retraité, ancien chef de groupe à l’Office Central de Répression des Violences aux Personnes, Jean vient d’apprendre que ses jours sont comptés. Atteint d’une maladie incurable, il part s’installer chez Florence, sa fille, pour profiter de ses petits-enfants. Mais les cauchemars réguliers de Célia, sa petite fille, commencent à piquer sa curiosité. Et si les songes de Célia étaient liés à une enquête sur laquelle Jean a bossé pendant six longues années, sans jamais trouver de piste ? Et si la disparition d’Alice Bastide allait enfin pouvoir être éclaircie grâce à sa petite fille ?

Connaissant la qualité des intrigues menées par Pétronille Rostagnat, et après avoir lu le résumé, autant vous dire que j’avais une envie irrépressible de me plonger dans ce roman. Et pourtant…
Bien que l’intrigue m’ait intéressé, grâce notamment à cette minuscule touche de fantastique qui se créée autour des songes de Célia. Bien que j’ai trouvé que le récit était bien pensé, que les liens que Jean interprète au fil des pages rendent le scénario intéressant. Bien que l’histoire de cette famille qui doit faire face à quelque chose d’absolument invraisemblable, mais aussi aux aléas et à la rudesse de la vie, m’ait beaucoup touché. Cela n’a pas vraiment suffit à compenser les longueurs interminables que j’ai ressenti régulièrement tout au long de l’histoire, comme des paragraphes entiers pour décrire une seule action. Des bavardages inutiles qui ralentissent le rythme de lecture, nous noyant sous des détails qui ne servent à mon sens qu’à remplir les pages. Chose que je n’avais pas ressenti sur ses précédents romans.

Malgré tout, je garde un bon souvenir de l’originalité de ce récit, dont le cœur névralgique est la famille. Les voir tous s’articuler autour de leurs propres limites aux croyances de l’impossible et du vraisemblable, s’opposer et pourtant se soutenir, accepter et avancer ensemble. Jean et sa famille donnent ici une belle leçon sur le pardon et la confiance.

Ce ne sera pas mon roman préféré de cette auteure, et pourtant je sens bien qu’elle a cherché à créer une originalité, à se démarquer de ses précédents opus mais aussi de tout ce qui sort dans la littérature noir. Le flirt avec le fantastique a été très appréciable, et j’espère qu’elle renouvellera l’expérience, en enlevant cette fois les lenteurs qui desservent le rythme de son histoire.

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