« Résidence en Normandie » de Hervé Mestron

Éditions Zinédi – Parution le 30 novembre 2023 – 146 pages

Synopsis :

Avec ces trois textes, Hervé Mestron continue son exploration de la voyoucratie urbaine débutée en 2018 avec Cendres de Marbella (éditions Antidata). Ici, que ce soit dans le monde institutionnel, sportif ou commercial, le sentiment d’exclusion et la transgression des codes conduisent à la sagesse, en passant par le meurtre.

L’avis de Jean-Michel :

Autant vous le dire tout de suite, je n’ai pas le souvenir d’avoir lu quelque chose d’aussi drôle depuis très très longtemps. Parvenir à détourner des sujets parfois aussi graves, terribles, par exemple comme le trafic d’armes, dévoiler au grand jour, sans fioritures, l’univers glauque de la mafia footballistique, aller jusqu’à utiliser l’instrument dévastateur de l’auto-dérision pour dénoncer l’escroquerie des résidences d’auteurs, relèvent du grand art, succulent, onctueux, gustativement « Al Dente ». Et que de la manducation extatique du corps potelé de l’institutrice par les deux bibliothécaires shootées au soda. Une pure pépite d’une fabuleuse causticité digne des meilleures scènes d’un Marco Ferreri. L’auteur ne s’autorise aucune barrière, aucune retenue, et diable, que cela fait un bien fou !

Extraits :
« Je comprenais à quoi pouvait ressembler la sensation inconfortable de l’étranger, à la fois déraciné et dévoré par son propre passé. »
« Dans mon cerveau, un auteur oublié est un auteur comblé. Être oublié de son vivant reflète l’éblouissante réussite d’une carrière menée de main de nul. Je trouve que les journalistes s’appliquent davantage quand ils disent du mal d’un livre, ils ont envie d’être à la hauteur de ce qu’ils détestent. L’avantage avec les mauvaises chroniques, c’est que l’auteur ne se sent pas obligé de dire merci ni d’envoyer son prochain bouquin. »

« Ce qui a fondamentalement changé, c’est qu’aujourd’hui les mecs fabriquent sur place, tout est fait maison. Les nourrices transforment leurs cuisines en laboratoires et quadruplent leur RSA. Depuis que l’État a décidé de promouvoir l’extrême pauvreté à seulement quelques encablures du périph’, il a bien fallut trouver des richesses inexploitées. »

Immenses remerciements pour ce déridage des zygomatiques, aux éditions Zinédi, à Fabienne Germain, leur infatigable fondatrice.

Chronique de Jean-Michel n°1583
Retrouvez les précédentes chroniques de Jean-Mi sur son blog : http://polarmaniaque.e-monsite.com

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