« Peines perdues » de Nicolas Lebel

Éditions Le Masque – Parution le 6 mars 2024 – 350 pages

Synopsis :

Théo Pereira purge sa peine pour homicide involontaire au pénitencier Pieter Brueghel : par une nuit pluvieuse, deux ans plus tôt, il a perdu le contrôle de son véhicule et percuté un abribus où une femme s’était réfugiée. Chaque mois, le mari de la victime, Pierre Moulins, rend visite à Théo pour qu’il raconte, encore et encore, les derniers instants de son épouse, en échange d’un témoignage en sa faveur devant la commission de libération anticipée. Chaque mois, Moulins constate le délabrement de Théo dans cet univers qui le dévore et où une brute, Marco Minotti, a fait de lui son souffre-douleur. Ce que Théo ignore, c’est que, chaque mois, Moulins paye Minotti pour lui faire vivre l’enfer.

Face à ce triangle tragique formé de trois hommes qui se haïssent, trois femmes qui les aiment verront vaciller leur destin à l’heure du funeste dénouement.

L’avis de Jean-Michel :

Voilà un thriller qui marquera d’une pierre blanche la trajectoire de cet auteur dans son parcours. on peut dire en effet qu’il a fait œuvre créatrice et qu’il a franchit un pas décisif en osant l’audace et la témérité. Pensez donc, écrire un thriller en alexandrins dans le cadre d’une pièce de théâtre… Et oui, il l’a fait ! Et puis, il y a le cadre, et c’est bien une première. Un thriller intégralement carcéral, voyez-vous ça !

Théo est le héros tragique de cet opus vraiment pas comme les autres qui laissera longtemps en vous une profonde empreinte. Arrêté et condamné pour avoir tué une femme alors qu’il se trouvait en état d’ébriété, il subit en prison les coups du caïd Marco Minotti, ce dernier payé par le veuf de la femme tuée, Pierre Moulins. Son but, assouvir son besoin pervers de vengeance.

Extraits :
« D’un drame supposé, notre angoisse se bâfre et se complait d’avance à endurer les affres. »
« Brueghel, ce fol enfer où s’éteignent les âmes,
Brueghel, ce lac de sang où se noient les damnés,
Brueghel, comme un cancer nous acculant au drame,
Brueghel, ce puits béant où partent nos années… »

Car oui, l’auteur a donné le nom de Brueghel, cet immense peintre flamand à la prison, lieu de toutes ces infamies. De l’audace, toujours de l’audace, je vous le disais ! Et puis cette intrigue, si savamment construite, de rebondissements en retournements, ces personnages, dont certains pourraient s’apparenter à des trognes de Jérôme Bosch, oui un opus qui ne ressemble à aucun autre, soyez-en sûrs.

Très vifs remerciements aux éditions du Masque, à Juliette Wacquiez, attachée de presse, à l’auteur si talentueux qui m’a affublé dans sa dédicace du sobriquet de « Pape du Polar ».

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Retrouvez ses précédentes chroniques sur son ancien blog : https://polarmaniaque.e-monsite.com

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