« L’horloger » de Jérémie Claes

Éditions Héloïse d’Ormesson – Parution le 8 février 2024 – 464 pages

Synopsis :

La tête de Jacob Dreyfus est mise à prix depuis qu’il a participé au démantèlement d’une milice suprémaciste sévissant jusqu’au Capitole. Mais c’est sa femme qui est prise pour cible. Après cet assassinat, Jacob est exfiltré sous une nouvelle identité dans un petit village de Provence, où il tente de se reconstruire. Dix ans plus tard, alors qu’il coule enfin des jours apaisés dans une bastide des gorges du Loup, son passé le rattrape. La seule vengeance peut-elle expliquer la chasse à l’homme acharnée dont il est la proie ? En compagnie de Solane, le vieux flic français chargé de sa protection, Jacob se lance dans une traque obsessionnelle de la vérité. 

Thriller étourdissant qui nous entraîne de la Louisiane à Bruxelles, de la Patagonie à Paris, L’Horloger est une mécanique implacable qui révèle la part la plus sombre de l’humanité mais aussi la plus lumineuse.

L’avis de Jean-Michel :

Pour reprendre une formule consacrée, pour un coup d’essai, c’est un coup de maître. Le plus difficile sera à coup sûr de transformer cet essai.

Parfaitement maîtrisée, diabolique, et terriblement angoissante, cette intrigue va vous traumatiser jusqu’au plus infime de vos neurones. Attention, cet opus est d’une actualité brûlante, avec le retour des fachismes bruns et de leurs hordes démoniaques. Ici, c’est le suprémacisme blanc qui est mis en avant, mais qu’en termes élégants ces choses immondes sont dites !

Il y a l’horloger, mais aussi le Maître du Monde, dissimulé derrière ses écrans, et le Scorpion, exécuteur des basses oeuvres. Mais après qui courent-ils, motivés par une vengeance inextinguible ? Les descendants de la famille Dreyfus, notamment Jacob expatrié en France sous le nom de Cyril, pour tenter de le faire échapper à la haine inexpiable des fous furieux de l’extrémisme; ça va à cent à l’heure sur trois générations, du Auschwitz des sinistrés années 40 à la Louisiane actuelle, de la côte d’azur à Bruxelles, de la Pampa patagonienne à Paris devenir fort éloignée des Lumières. Mais toujours au fil des pages, cette permanence d’un très grand danger, toujours plus menaçant, que l’on s’efforce de nier, car c’est tellement plus commode.

C’est beaucoup plus qu’un thriller, beaucoup plus qu’un roman noir, c’est pour moi un cri d’alarme qui nous indique clairement que la bête immonde, pour pasticher Brecht, n’a jamais cessé d’exister, et que son coeur infâme continue de battre, plus que jamais, à travers les générations et les continents. Mengele, extrémistes blancs, même combat vital contre ces engeances !

NSP

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Chronique de Jean-Mi n° 1640
Retrouvez ses précédentes chroniques sur son ancien blog : https://polarmaniaque.e-monsite.com

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