« Le malheur prend son temps » de Pascal Dessaint

Éditions La déviation – Parution le 21 mars 2024 – 160 pages

Synopsis :

Les feel-good books vous dépriment.Vous vous méfiez de vos voisins.Votre lit rétrécit.Pascal Dessaint a écrit ce livre pour vous.Ses nouvelles fascinent et déconcertent. Il oppose son redoutable humour noir aux angoisses de l’époque. Nous fait osciller entre désespoir et contemplation.Et répond à l’éco-anxiété par la littérature.Figure singulière du polar, Pascal Dessaint a vu ses romans récompensés par de nombreux prix. Aux éditions La Déviation il a publié En attendant Bukowski et Jusqu’ici tout va mal.

L’avis de Jean-Michel :

Sous-titre : Chronique d’un monde à jamais révolu.

J’ai reconnu le bonheur au bruit qu’il fit en partant, c’est la formule ramassée qui serait la plus idoine à l’issue de la lecture du recueil de ces nouvelles. C’est un opus traversé d’une incandescente flamme poétique, fondée sur des textes d’une beauté tragique, où l’image d’un paradis perdu illumine chaque page. J’aurais pu employer l’insane méthode du plagiat et n’utiliser que des extraits pour parler de cet ouvrage. Il y avait tant de matières pour se faire, néanmoins, en voici quelques courts extraits :
« Je suis conforté dans la certitude qu’une pulsion de destruction est fondamentalement et incurablement en nous. »
« Il faudrait prendre les écrivains au sérieux. »
« Soignez moins la phrase que le bon sentiment ? Écrire avec le sourire, comme un béat, un Bouddha ? »
« Les arbres artificiels perdaient leurs feuilles à l’automne, si c’était encore à l’automne. Plus tard, ces feuilles seraient ramassées par une machine, puis nettoyées, parfois réparées. Plus tard encore, quelques nuits, elles seraient rattachées aux branches des arbres artificiels, après le long hiver. »

J’ai lu tous ces textes avec une immense et profonde émotion, terriblement nostalgique d’une époque à jamais perdue. Et pour pasticher un horrible globisch, oui, je suis un boomer, et je vous emmerde ! Seulement, moi, je sais encore nommer un oiseau quand il passe devant mes yeux ébahis !

Immense merci à l’auteur pour ces pages si émouvantes et à l’éditeur libraire Michel Lebailly, qui se débat seul, creusois, dans la diagonale du vide.

PS : que de récits poignants face à la déshérence du monde.

Défi Olympiades Livresques n°81 : moins de 300 pages

Chronique de Jean-Mi n°1642
Retrouvez ses précédentes chroniques sur son ancien blog : https://polarmaniaque.e-monsite.com

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